Les rythmes de la vie
La chronobiologie est une discipline scientifique qui explore les rythmes biologiques. Ces rythmes sont organisés selon des périodes précises. Ces rythmes (appelés circadiens lorsqu’ils durent environ 24 heures) régulent des fonctions essentielles comme le sommeil, les sécrétions hormonales, la température corporelle, et même la digestion. Leurs fonctionnements reposent sur une horloge biologique centrale située dans le noyau suprachiasmatique (NSC) de l’hypothalamus, synchronisée par des éléments externes, principalement la lumière.
L’environnement
L’horloge biologique repose sur des boucles moléculaires de rétrocontrôle transcriptionnel et traductionnel (TTFL). Ces mécanismes s’appuient sur des gènes « horloges », tels que CLOCK et BMAL1, qui activent ou répriment des gènes cibles.
Cette horloge est influencée par des facteurs environnementaux, tels que :
- La lumière (principal synchroniseur),
- Les habitudes alimentaires,
- L’activité physique.
La chronobiologie met en lumière les fluctuations hormonales et métaboliques au cours de la journée. Ces fluctuations influencent les besoins nutritionnelles de la journée.
Le syndrome métabolique
Le syndrome métabolique est un ensemble de désordres physiopathologiques, souvent liés à l’obésité abdominale, à une insulino-résistance, et à des anomalies lipidiques et tensionnelles. Il constitue un facteur de risque majeur pour le diabète de type 2 et certaines maladies cardiovasculaires.
Le syndrome métabolique est le résultat d’interactions complexes entre divers tissus et organes. Les effets sur ces organes sont variés et peuvent être cumulatifs. Voici quelques exemples selon les organes.
- Le foie : Une surcharge en lipides altère la sensibilité hépatique à l’insuline, favorisant la production excessive de glucose et des lipoprotéines de basse densité (LDL). Cela contribue au développement de la stéatose hépatique non alcoolique qui peut dégénérer en cirrhose non alcoolique.
- Les tissus adipeux : L’obésité abdominale entraîne une inflammation chronique. Cette inflammation perturbe les mécanismes de régulation hormonale, comme la sécrétion de leptine (favorisant la satiété) et d’adiponectine (améliorant la sensibilité à l’insuline). Ces phénomènes de perturbations peuvent aller jusqu’à des troubles de la fertilité.
- Les muscles squelettiques : Une insulino-résistance musculaire limite l’absorption du glucose, accentuant alors une hyperglycémie. La réduction de la masse musculaire ou diminution de l’activité physique aggrave ce phénomène.
Les effets externes
Le développement du syndrome métabolique est aussi associé à une combinaison de facteurs environnementaux, génétiques et comportementaux. Certains facteurs ont des effets prépondérants sur le syndrome métabolique :
- L’hygiène alimentaire : La consommation excessive de « sucres » simples et de graisses saturées, combinée à une trop faible activité physique, favorise l’accumulation de graisses viscérales et entraîne une perturbation métabolique.
- Les troubles du comportement alimentaire (TCA) : Les épisodes d’hyperphagie incontrôlée ou de compulsions alimentaires perturbent les rythmes biologiques et favorisent l’apparition de désordres métaboliques. On notera que l’on retrouve souvent la notion de plaisir / consolation dans ces TCA. Quel parent n’a jamais réconforté un enfant triste avec une friandise et une pâtisserie ?
- La désynchronisation circadienne : Les rythmes biologiques perturbés par des modes de vie modernes (travail nocturne, horaires irréguliers, modification des cycles de lumières par les téléphones portables) altèrent la régulation des hormones impliquées dans le métabolisme, comme l’insuline, la leptine, et le cortisol.
Prévenir ou guérir
Le syndrome métabolique se caractérise entre autre, par un excès de graisses abdominales, une insulino-résistance, et des désordres lipidiques. Ils peuvent être atténués grâce à une alimentation qui respecte les rythmes biologiques. En adaptant les apports nutritionnels aux besoins réels du corps à chaque moment de la journée, en adoptant une nouvelle hygiène de vie qui va inclure des activités physiques adaptées, la chrononutrition aide à limiter les excès de stockage de graisses et à améliorer la sensibilité à l’insuline.
